Alors que les places financières et les différents cercles politiques européens continuent à digérer le choix des Britanniques de quitter l’UE, de nombreuses incertitudes planent sur les marchés financiers. En pratique, le Brexit sera un processus long et difficile à mener. Une procédure complexe dont voici le probable déroulement dans les jours à venir.
Dans l’immédiat, les réactions de la classe politique européenne vont se multiplier. On s’attend à une série de déclarations fortes de la part des leaders politiques et financiers européens, ainsi que des dirigeants britanniques. Les marchés scruteront avec attention les discours d’autorités politiques de premier plan comme le premier ministre britannique David Cameron et des pontes de la finance, notamment les gouverneurs des banques centrales ainsi que les ministres des Finances. Chaque déclaration importante engendrera une forte volatilité sur les marchés financiers. Le gouverneur de la Banque d’Angleterre M. Mark Carney devra alors se coordonner avec ses homologues européens afin de stabiliser et soutenir les marchés.
Dans les prochains jours, les autres membres de l’Union européenne pourraient se montrer critiques et pressés d’entamer les négociations de désunion avec le Royaume-Uni. Si le débat s’envenime, le processus de sortie risque l’enlisement et sera alors beaucoup plus compliqué. La tâche ne sera certainement pas aisée pour les leaders européens confrontés à une forte poussée du populisme en Europe. Au lendemain du vote britannique, de nombreux partis populistes europhobes avaient déjà appelé à l’organisation de référendums similaires dans leur propre pays.
Le premier ministre britannique David Cameron avait déclaré qu’il entamerait les négociations de sortie au plus tôt en activant comme prévu l’article 50 du traité de Lisbonne de 2009. Toutefois, cette démarche ne constituerait que le point de départ d’un long processus. Le Royaume-Uni devra négocier sa sortie avec le reste des pays membres, ce qui devrait durer au minimum 2 ans. Aussi, les pro-brexit ont déjà annoncé qu’il faudra mener au préalable des échanges préparatoires sur la négociation d’un nouvel accord avant d’activer l’article 50.
Dans le meilleur des scénarios, le brexit se concrétisera à l’été 2018. Par contre, cela pourrait prendre plus de temps si aucun nouvel accord commercial n’est trouvé entre le Royaume-Uni et l’UE. Sur cette question, les partisans du Brexit ont exprimé leur volonté d’aboutir à une nouvelle entente d’ici 2020.
En votant pour la sortie, les Britanniques ont fait un saut dans l’inconnu et entamé un processus difficile qui sera long. Les jours et les semaines à venir permettront certainement d’y voir un peu plus clair.